Interview
Martin Delacoux, jeune journaliste et rédacteur en chef du média Les Hauts Parleurs était intervenant au Neuj’pro lors de la table ronde dédiée à son corps de métier : « Education aux médias : décryptons l’information et développons l’esprit critique ».
Célia Couleaud : Comment vous êtes-vous retrouvé ici, au Neuj’pro ?
Martin Delacoux : C’est Claire Leproust, la fondatrice des Hauts Parleurs, qui a reçu l’invitation pour le Neuj’pro de la part de Bernadette Chaumard [chargée de mission au Conseil départemental de l'Allier, NDLR]. Elle m’a demandé si je souhaitais venir et représenter notre média, c’est tout naturellement que j’ai répondu présent. C’est important pour moi d’être là. Tout d’abord je peux présenter les Hauts Parleurs et les valeurs qui le forment. Je peux montrer les initiatives que les jeunes ont pour faire bouger les choses, grâce à des outils numériques. De plus les échanges et débats que nous avons eu ici sont très intéressants. Ils permettent de se rendre compte des différents points de vue. J’ai juste été étonné de trouver si peu de jeunes. Finalement s’il manque un point de vue, c’est peut-être un peu celui des principaux concernés.
C.C. : Votre média justement, Les Hauts Parleurs, pouvez-vous nous expliquer un peu le concept ? Son but ?
M.D. : Nous travaillons avec des Hauts Parleurs situés dans le monde entier. Notre but est de donner la parole à de jeunes journalistes situés dans des zones francophones qui n’ont, habituellement, pas ou peu de visibilité. Les Hauts Parleurs est un média qui fonctionne sous le modèle d’une boite de production. Il nous arrive d’envoyer des commandes aux journalistes – que nous recevons nous même des chaînes de télévision – mais eux, peuvent aussi nous envoyer des vidéos. Le but est vraiment de faire émerger une voix qui n’était pas là avant : les jeunes, et ça fonctionne ! Nous avons eu des cas où des Hauts Parleurs dénonçaient des situations dans leur pays et ont été visionnés par les dirigeants. Cela peut faire bouger les choses à notre échelle et ça c’est déjà super.
C.C. : En quoi les Hauts Parleurs est un média jeune ?
M.D. : Les vidéos que nous réalisons avec les Hauts Parleurs suivent un format YouTube. Elles sont créées par des jeunes, destinées aux jeunes et parlent des jeunes.
Les médias vieillissent en même temps que leurs journalistes et ne font pas grand-chose pour améliorer les choses. Les jeunes téléspectateurs ne se sentent pas concernés. C’est important de montrer des têtes jeunes à la télévision car cela manque encore beaucoup.
Pour ces jeunes, pas tous journalistes, c’est très valorisant de pouvoir faire entendre leur voix. En plus nous avons la chance de pouvoir faire croiser des regards très différents et nouveaux, pas façonnés par la façon de penser des journalistes. C’est très enrichissant.
Ces formats originaux ne sont pas encore pris au sérieux par les médias dits « classiques ». Pourtant ce n’est pas parce qu’ils choisissent d’autres angles et d’autres format qu’ils n’éduquent pas et ne sont pas professionnels pour autant.
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